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vendredi, octobre 20, 2006

errance musique (2)


Dans ce post , je voudrais célébrer un musicien,Paco de Lucia, le maître incontestable de la musique flamenca , ce monsieur me fait rêver depuis si longtemps, ses compositions ont toujours bercées ma vie,le son de sa guitare a fait partie de mon enfance.
Quand j'écoute Paco de Lucia aujourd'hui, je voie Mathilda , ma " Tilda" , à coté de Lahcen dans ce vieux pick up Mitsubishi , "Tilda" fofolle et si rigide à la foie, qui m'obligeait à m'asseoir à la banquette arrière , et s'emparait d'un air directeur du radio cassette,"Tilda" qui mettait Paco malgré les protestations chaleureuse de notre chauffeur ,ardent admirateur de fatna bent lhoucin et raissa taba3mrant,le vieux Lahcen qui m'a transmis ce goût musical ,à travers les années,les voyages, et les kilomètres de route, "Tilda" qui demandait à Lahcen de rouler plus vite,encore plus vite, qui montait le son plus fort,très fort, et me faisait sortir la tête par la fenêtre,

"attrape le vent, attrape le vent", ne le laisse pas partir, il file entre tes cheveux,il file entre tes doigts ,attrape le vent"

"Tilda" qui jeunait le Ramadan par solidarité,"tilda" qui adorait se teindre les cheveux au henné ,"tilda" qui collectionnait les lapins en peluche,"tilda" qui classait à merveille les dossiers ,"tilda" qui portait souvent un pull over en laine rouge,"tilda" qui ne vivait que pour ses plaisirs... tante "tilda" qui m'a fait découvrir Paco de Lucia!
Quand j'écoute sa musique, je voie Imane avec sa robe de gitane que toute les filles enviait, y compris moi même, Imane qui m'avait promis de me la prêter un jour, sa robe petit-pois rouge, cerf-volant, au miles volants, pour que je puisse m'envoler haut, très haut, Imane est parti, et moi j'ai grandi, la robe s'ennuie seule, mais Paco de Lucia est là...
Quand j'écoute sa musique je me vois au nord, avec le bleu à l'infini, et ce chocolat de contrebande qui me donnait des irruptions, je vois cette queue interminable devant le vendeur de "churro", et le sable, et le sable, et l'or sous mes pieds! Je vois Chaouen, j'aime cette ville, innocente, hésitante, perchée entre ciel et terre, j’aime ses cafés.
Quand j'écoute sa musique je rêve de Cordoue, de Séville, de l'Alhambra, de l'Alcazar, de ces fabuleux jardins, de ces pans de notre histoire, je rêve du jour où je les foulerai de mes pas, et là je pourrai peut être apprivoiser le vent de "tilda".
Quand j'écoute sa musique, je ferme les yeux et des fois je pense à mes déceptions, la guitare me console, les vibrations des cordes caressent mes tympans, et les castagnettes dansent dans ma tête pour me redonner envie de les ouvrir, de respirer et de continuer.
Souvent quand j'écoute Paco de Lucia, je rêve des petits bonheurs de la vie, je rêve d'enfants, de famille, de tendresse, de parents, d’amies et mon coeur mariné au sirop d'amour est si lourd, si lourd à porter.
Quand j'écoute la musique de Paco de Lucia, je me sens légère et j'ai envie de vie.













lundi, octobre 16, 2006

vendredi, octobre 06, 2006

voilée



-Voilée- Carmen Manno




Un jour, un de ces jours sans matin ni nuit,
Où les rêves prennent soudain forme, prennent vie
Où remuent, se réveillent les folles envies,
Et à jamais s’endort, se meurt l’infatigable ennui

Sous les jougs pesants de l’aube naissant
Succédant aux hospices du défunt crépuscule
Dans un désert infini au vide saisissant,
Que le ciel enveloppe de fastueux tentacules

Roumi le beau, Roumi l’esthète,
Roumi l’aventurier,
l'inventeur savant

Roumi lancelot, Roumi le brave,
Roumi le chevalier
Le sauveur conquérant

Explora les bouts de ces contrées perdues,
Encore à sa mémorable mémoire inconnues
Sillonnant, dévalant, sans halte, sans nul repos
Grattant le sable, traître toile, de ses pinceaux

Mais en lointains souvenirs se muent les traces
D’un geste violent, une tempête, le vent efface
En cœur, des entrailles du désert faisant surface
Les scorpions chantaient riant, raillant l’impasse

Ses animaux, chameaux, chevaux d’acier et de fer,
Avaient troublé la paisible quiétude de ces lieux .
Et de ce même insolite élan, les rumeurs passagères
Ont alerté voilée, la déesse régnant sous ces cieux

Elle apparut, sublime, majesté sans digne émule
Noyée, engloutie dans son océan de voiles,
Dont les vagues, sur son gracieux corps, ondulent
Naufragée, le pas agile, confetti d’étoiles

L’œil miel, saphir, caramel,
Planté sur les rives de sa peau couleur de dunes
Hâle safran, senteur cannelle,
Brillant des milles feux que les mortels adulent

Voilée s’approchât de roumi au teint livide,
Croulant sous le charme de la belle numide
Soudain il succomba, et rendit ses armes
Dans un coffret, toutes les clés de son âme

Voilée, errer dans ton royaume est fantastique aventure
Même magique, si angoissante est la mystique nature
Vis, fleuris, éclate ces chaînes millénaires
Renaît des décombres de tissus séculaires

Souveraine de mes désirs, digne héritière maure des reines,
De Nubie et d’Egypte, je suis ton esseulé, enlève moi
Que ce silence soit déchiré des résonances de nos émois
Mon convoi, mes vivres, belle, mêmes mes peines,
Ensevelis les tous sous le sable brûlant de tes plaines

Intrépide aventurier, ici mon hôte, noble Roumi
Dont j’ai longtemps ouie dire de l’immense génie
Le silence pour ton serpent age est mon unique prix
Ta sagesse n’en deviendra que des plus accomplie

Sache qu’au bon sens du temps, nul lien ne survit
Que les chaînes vétustes sont les sentiers de l’infini
Sous le sable tu trouveras enterré le secret d’une trinité
Ce secret est le chemin de liberté, plénitude, éternité

Si tu cherches sous l’épaisseur des plis, ou des voiles,
La silhouette, le ravissement, les courbes d’une femme
Tu ne trouveras derrière ces vapeurs ni femelle ni male
Mais un esprit philosophe, florilège de pensées banales

La toile fait éclore, jaillir l’essence de l’être,
Donne une voix puissante, transcende le paraître
Elle enchante et séduit, au subtile elle suggère
Éveille les sens, bannit l’ennui surtout l’éphémère

Au centre du monde, ton œil est ton cœur,
Ta vérité est ton salut, et lui l’éclaireur
Dans le désert, les sans –cœur sont aveugles impurs
Le voyant, l’âme sage, s’extasie de la verdure

Ouvre toi à la communion de l’esprit,
A sa pureté, à son langage
Engouffre toi dans les ruelles de l’éternel,
Loin des plaisirs volages
Suis- moi, dans ta quête je serai douce compagne,
Je descellerai une à une, les portes de ton âme